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études-coloniales
3 novembre 2013

HUỲNH KHƯƠNG AN dit LUISNE (1912-1942)

HyunhKuongFi

 

un hommage a été rendu à

HUỲNH KHƯƠNG AN dit LUISNE

7 avril 1912  -  22 octobre 1941

 

Huynh-Khuong An, dit Luisne est né en 1912 à Saïgon (Indochine française).

Ainsi que le précise Emmanuel Dang Tran, lors de l'hommage : "Il avait une spécificité, celle d’être Vietnamien, Indochinois comme on disait alors improprement, Annamite comme il est écrit, également improprement, sur cette plaque même. (...) Il avait été envoyé tôt poursuivre ses études en France, jeune mais déjà imprégné par sa famille du sentiment patriotique et anticolonialiste".

Secrétaire de l’Union des étudiants communistes (UEC) à Lyon en 1936, il devient professeur de Lettres à Paris et au lycée de Versailles. Il est un militant communiste très actif.

Selon Võ Thành Thọ JJR 68, Huyn-Khuon An "était le fils du directeur d’un établissement scolaire à Saïgon, le professeur Huỳnh Khương Ninh. An est venu à Lyon pour poursuivre ses études. Il y a connu Germaine Barjon qui est devenue sa compagne et avec laquelle il a eu un enfant. En 1938, il prépare l'agrégation et en 1940, il est nommé professeur stagiaire au lycée de Versailles".

Selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, dit le Maitron : "À la déclaration de guerre, il participa à la vie clandestine du Parti communiste. De son côté, pour les Amis de l'Union soviétique, Germaine Barjon [la compagne de Huyn] rétablit les liens entre Paris et la province. Huynh Khuong An qui écoutait Radio-Moscou fournissait à Germaine Barjon des éléments permettant la parution illégale de Russie d'aujourd'hui, l'organe des Amis de l'Union soviétique. En 1940 il obtint un poste de professeur stagiaire au lycée de Versailles".

Russie d'aujourd'hui 1938

 

Russie d'aujourd'hui 1939

 

Arrêté le 18 juin 1941 pour participation à la reconstitution du Parti Communiste dissout par le gouvernement français en 1939.

Arrêté par mesure de sûreté puis livré aux Allemands, il fut interné comme otage au camp Choisel à Châteaubriant (Loire-Atlantique)

Fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941 ainsi que 26 de ses camarades communistes internés dont Guy Môquet au titre de représailles contre l’attentat du lieutenant colonel Karl Hotz abattu le 20 octobre 1941 par la Résistance. Il avait 29 ans.

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L'hommage a eu lieu le samedi 26 octobre 2013 à 14 h au cimetière du Père Lachaise, 97ème section, monument érigé à la mémoire des martyrs de Chateaubriand.

 

plHuynh

 

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témoignage de Pierre Brocheux

Le père de Huynh Khuong An, avait ouvert et dirigeait une école privée situé rue d'Ariès, baptisée Huynh Khuong Ninh après l'indépendance, dans le quartier de Dakao.
L'école était située à proximité du cimetière principal de Saïgon, rasée après 1980 pour faire place à un parc municipal accolé à une base de télécommunications.
Dans la même rue, habitait une famille où, en 1958, séjourna Lê Zuân, secrétaire général du parti communiste, venu clandestinement et brièvement se rendre compte de la situation au sud Vietnam, avant de relancer la lutte armée.
Mes grands-parents maternels puis mes parents étaient domiciliés dans cette rue jusqu'en 1970.

P-S : sans vouloir faire le pion, je fais remarquer que les mots indochinois et annamite sont les termes de l'époque ; ils étaient utilisés par les Vietnamiens eux mêmes, réformistes, communistes, indépendantistes confondus.
Lorsque l'empereur Gia Long réunifia la royaume du Dai Viêt en 1802, il l'appela Viêt Nam.
Pour des raisons politiques évidentes, les conquérants français tronçonnèrent le royaume en trois pays avec des régimes administratifs différents : Cochinchine, Annam, Tonkin.
Vietnam ne fut pas une appellation interdite (contrairement à ce qu'écrivent certains ignorants), mais il n'était pas d'usage surtout officiellement, Pendant la Seconde Guerre mondiale, il réapparut fréquemment d'autant que l'amiral-gouverneur général vichyste Jean Decoux donna son aval à l'usage du terme. (je me permets de vous renvoyer à mon dernier livre: "Viet Nam. la nation résiliente").

 

9782213661674FS

 

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le Saïgon qu'a peut-être connu Hyun An dans son enfance ;

cartes postales anciennes antérieures à la Premère Guerre mondiale

Saïgon pont messageries

 

Saïgon cpa 8 juin 1913

 

Saïgon palais Gouv

 

Saïgon rivière

 

Saïgon rue Catinat

 

JSaïgon Jardin botanique

 

 

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Commentaires
F
les vietnamiens entre eux se font la différence : nguoi bac, nguoi nam, nguoi trung . Les vietnamiens du sud ont toujours détesté ceux du nord . Maintenant les vietnamiens du sud font la différence entre ceux qui ont émigré en 54 et ceux d'après 75 qu'ils détestent
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J
LLa France a rendu hommage à tous les compagnons fusillés de HUỲNH KHƯƠNG AN depuis des décennies. Il a fallu batailler dur pour obtenir la reconnaissance de la patrie quand on n’est pas « «Français de souche ». Voir message ci dessous:<br /> <br /> <br /> <br /> http://fr.groups.yahoo.com/group/Club-des-Cons/message/31<br /> <br /> <br /> <br /> Un de mes compatriotes, Huynh Khuong An, agrégatif de philosophie,<br /> <br /> prof de philo au Lycée Lakanal à Sceaux était fusillé de<br /> <br /> Chateaubriand.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce jeune homme était rammassé par la Gestapo et fusillé à<br /> <br /> Chateaubriand par la maréchaussée française.<br /> <br /> <br /> <br /> Sa faute ?<br /> <br /> <br /> <br /> Il était responsable de la Radio de la Jeunesse Communiste. Et il a<br /> <br /> osé dire merde au maréchal.<br /> <br /> <br /> <br /> Tous les autres fusillés de Chateaubriand sont honnorés dans toutes<br /> <br /> les ville de France. sauf Huynh Khuong An, j'ai écris au Colonel<br /> <br /> Fabien pour en demander la raison.<br /> <br /> <br /> <br /> Georges Marchais ne m'a pas répondu, le nain des jardins non plus !<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai alerté tout le beau monde politique, Chirac, Seguin, Hollande,<br /> <br /> les radicaux de gauche comme de droite.<br /> <br /> <br /> <br /> Mme Charuel, maire-adjointe du 19ème m'a proposé de voir son collègue<br /> <br /> Coco. Depuis 2 ans c'est le silence radio.<br /> <br /> <br /> <br /> Y a-t-il quelqu'un qui peut m'indiquer ce qu'il y a à faire pour<br /> <br /> faire agir toute cette pourriture ?<br /> <br /> <br /> <br /> Vu Phong<br /> <br /> Mardi 13. Décembre 2005 7:51
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W
Pierre Brocheux, probablement par sa méconnaissance de la langue vietnamienne, n’a pas compris que les termes “indochinois, anamites, …” n’étaient jamais utilisés par les vietnamiens, même de l’époque, quand ils se désignent eux même dans leur langue maternelle. <br /> <br /> <br /> <br /> Un vietnamien, même pendant l’époque coloniale, ne dit jamais qu’il est Indochinois quand il s’exprime dans sa langue maternelle. Il dit qu’il est Vietnamien. C’est tout. Pas Indochinois, ni Annamite, Cochinchinois ou Tonkinois.<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis même en français, il est faux de dire que HUỲNH KHƯƠNG AN est annamite. Il est forcément cochinchinois puisqu’il est né à Saigon.
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P
j'apprends avec tristesse le décès de notre collègue et ami Daniel Lefeuvre; nous avons coopéré ensemble à la relance de la Revue française d'Histoire d'Outre-mer, qui avait pris un nouveau départ grâce au dynamisme de Daniel. Je présente mes sincères condoléances à ses proches.<br /> <br /> Pierre Brocheux
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P
Le père de Huynh Khuong An, avait ouvert et dirigeait une école privée situé rue d'Ariès, baptisée Huynh Khuong Ninh après l'indépendance, dans le quartier de Dakao. L'école était située à proximité du cimetière principal de Saïgon, rasée après 1980 pour faire place à un parc municipal accolée à une base de télécommunications. Dans la même rue, habitait une famille où, en 1958, séjourna Lê Zuân, secrétaire général du parti communiste, venu clandestinement et brièvement se rendre compte de la situation au sud Vietnam, avant de relancer la lutte armée. Mes grands parents maternels puis mes parents étaient domiciliés dans cette rue jusqu'en 1970.<br /> <br /> P-S: sans vouloir faire le pion, je fais remarquer que les mots indochinois et annamite sont les termes de l'époque; ils étaient utilisés par les Vietnamiens eux mêmes, réformistes, communistes, indépendantistes confondus. Lorsque l'empereur Gia Long réunifia la royaume du Dai Viêt en 1802, il l'appela Viêt Nam. Pour des raisons politiques évidentes, les conquérants français tronçonnèrent le royaume en trois pays avec des régimes administratifs différents: Cochinchine, Annam, Tonkin. Vietnam ne fut pas une appellation interdite (contrairement à ce qu'écrivent certains ignorants), mais il n'était pas d'usage surtout officiellement, Pendant la seconde guerre mondiale, il réapparut fréquemment d'autant que l'amiral -gouverneur général vichyste Jean Decoux donna son aval à l'usage du terme.(je me permets de vous renvoyer à mon dernier livre: "Viet Nam. la nation résiliente")
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