programme séminaire
Bougafer, 1933
film documentaire écrit par Mustapha El Qaderi
Nous rappelons que la prochaine séance du séminaire Savants, artistes, médiateurs : approches et connaissances du Maghreb mercredi 18 janvier de 17 h 30 à 19 h 30 (IISMM, salle de réunion, 1er étage, 96 bd Raspail 75006 Paris) sera consacrée à la présentation d’un :
film documentaire écrit par
Mustapha El Qaderi
Histoire tatouée. Bougafer 1933 (52 mn.)
Ce film sur l'histoire et la mémoire d’une bataille ayant opposé en 1933 l'armée française et les derniers résistants Ayt Atta sera présenté par son auteur. On y suit des Français venus se recueillir sur les traces des leurs et découvrir les lieux au cœur de Saghro, jusqu'à la stèle commémorative érigée sur le sommet de l'un des pitons qui culminent à 2000 m d'altitude.
On y voit leurs rencontres avec les gens de la région. Le passé resurgit à travers textes les témoignages : un soldat français qui a participé aux opérations et deux rescapés, un homme et une femme, alors enfants... Il circule aussi à travers des textes : celui d’un lettré local qui a consigné après la bataille ce qu'il a vécu, ceux des poésies et des chansons qui ont été transmises…
Présentation sur le net : http://www.youtube.com/watch?v=IJvqAxF-MhY
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Par ailleurs, le programme des séances des 8 et 15 février a été permuté : 8 février : « Presse, manuels scolaires et questions culturelles. Algérie/Tunisie, 1960-1990 » (discussion des travaux de Chabha Bouslimani et Aroua Labidi en présence de Kmar Bendana, Université de Tunis La Manouba) 15 février (Université Paris-Sorbonne), « L’Europe vue par les voyageurs tunisiens (XIXe et début du XXe siècle) ».
Il faut aussi vous signaler le colloque organisé à la fin de cette semaine à l'Université du Maine, les vendredi 13 et samedi 14 janvier, intitulé "Laïcités en sociétés majoritairement musulmanes et musulmans en contextes laïques. Débats, expériences et confrontations (XIXe-XXe siècle). Le programme est en fichier joint.
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Programme des séances suivantes du séminaire Histoire du Maghreb :
25 janvier : Joshua Cole (University of Michigan), « 'A chacun son public': Mahieddine Bachetarzi, Mohamed Bendjelloul et la représentation de la culture et de la politique en Algérie au temps du Front Populaire. »
8 février : « Presse, manuels scolaires et questions culturelles. Algérie/Tunisie, 1960-1990 » (discussion des travaux de Chabha Bouslimani et Aroua Labidi en présence de Kmar Bendana, Université de Tunis La Manouba)
15 février : Ons Debbech (Université Paris-Sorbonne), « L’Europe vue par les voyageurs tunisiens (XIXe et début du XXe siècle) »
Second semestre
22 février : « L’Algérie au tournant des années 1990 » (discussion des travaux de Chabha Bouslimani et Johanna Gautier)
29 février : Augustin Jomier (Université du Maine), « "Savoyards du désert", "kharijisme berbère"... : les ibadites du Mzab, entre savoirs universitaires et constructions de stéréotypes »
14 mars : Morgan Corriou (Université de Lorient), « Intermédiaires culturels et commerçants : les exploitants de cinéma en Tunisie au temps du Protectorat »
21 mars : François Vignale (CERHIO/Université du Maine), « La revue Fontaine à Alger : la construction d'une centralité littéraire (1938-1945) »
28 mars : Nicolas Krautberger (LARHRA, Lyon), « Les Services forestiers algériens et leurs experts (1840-1900) »
11 avril : Nicolas Schaub (Université de Quimper) : « Autour de l’exposition L’Algérie à l’ombre des armes 1830 – 1962
informations : Alain Messaoudi
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autre lien (février 2011) publié par Études Coloniales
la bataille de Bougafer, 1933
Publié par Mazouz le 17/02/2011 21:03:58
Le Maroc célèbre ce dimanche [2011] le 78ème anniversaire de la bataille de Bougafer, lors de laquelle les tribus Ait Atta avaient infligé une cuisante défaite aux forces coloniales.
Le 13 février 1933, les forces coloniales avaient mené leur première attaque contre les combattants des tribus Ait Atta, qui s'étaient repliés dans les montagnes de Bougafer.
Profitant d'une position stratégique, difficile d'accès pour l'ennemi, les résistants se sont alors organisés pour assurer la défense et prendre d'assaut les positions des forces coloniales.
En dépit de leurs armements sophistiqués, les forces coloniales avaient subi une cinglante défaite mémorable lors de cette opération.
Commentant cet évènement historique, l'académicien français Henry Bordeaux avait affirmé, à ce propos, que "les forces coloniales n'ont pas pu atteindre leur but car la résistance était non seulement acharnée mais encore hautement organisée". "Les combats étaient intenses et les forces coloniales avaient subi des pertes importantes", témoignait l'officier français, le capitaine Bournasel, peu de temps avant qu'il soit tué lors de la même bataille. Devant cette forte résistance, le courage et la ferme détermination dont ont fait montre les combattants marocains, les forces coloniales avaient été contraintes au repli.
Dans cette attaque, l'armée française avait utilisé l'artillerie lourde et l'aviation pour bombarder les résistants marocains, dont le nombre ne dépassait pas 5.000 à Bougafer, femmes et enfants compris. Après d'intenses combats, les forces françaises ont réussi à encercler les combattants, leur interdisant ainsi toute communication avec l'extérieur mais, sans jamais parvenir à les faire plier.
Parallèlement, et après la mort du capitaine Bournazel, les forces coloniales avaient poursuivi leur bombardement sans interruption de jour comme de nuit sur les pistes de ravitaillement des combattants, les abris utilisés, les rassemblements qui peuvent se former et les quelques points d'eau existant à l'intérieur du massif.
La résistance est si acharnée que le général Huré, qui commande les troupes françaises au Maroc, décide de prendre, lui-même, en main le commandement de l'opération."Aucune campagne coloniale, dans aucun pays, n'aurait pu briser une telle résistance de l'homme et du terrain", témoigne le romancier Henry Bordeaux. "Il fallait donc recourir à d'autres moyens pour réduire cet ennemi acharné dans son formidable bastion : le bombarder sans répit, jour et nuit, lui enlever les points d'eau, le resserrer dans son réduit et le contraindre à y demeurer avec son bétail mort, avec ses cadavres...".
La bataille entre alors dans une nouvelle phase. L'artillerie coloniale commence à marteler la citadelle de jour et de nuit. Un déluge de feu se déchaîne sur elle de la terre et du ciel. Les résistants sont acculés mais ne cèdent pas.
De toutes les guerres connues, la femme, en effet, n'a jamais joué un rôle aussi prééminent et admirable qu'à la guerre de Bougafer. Elle assurait les arrières, préparait les vivres et les munitions, soutenait et vivifiait la flamme des combattants et les encourageait par des youyous stridents que les échos des montagnes amplifiaient. Elles défiaient les mitrailleuses braquées sur les points d'eau en allant y remplir leurs cruches pour approvisionner les résistants. Beaucoup d'entre elles tombaient, mais d'autres arrivaient aussitôt pour prendre la relève.
Après quarante deux jours d'enfer, les Français ont perdu 3.500 hommes dont 10 officiers. Les résistants, eux, ont perdu 1.300 combattants. Parmi les victimes, il y a beaucoup d'enfants, de femmes et de vieillards. Acculés, cernés, extenués par la faim et la soif, les résistants vont se rendre.
Mais, malgré la situation difficile, voire intenable, la reddition ne se fera que par la négociation. Plusieurs cas de décès avaient été enregistrés chez les enfants et les vieillards, une situation qui n'avait pas pour autant pu infléchir le moral et le courage des résistants qui obligeaient l'armée coloniale à entrer en négociations avec le chef des combattants, Assou Ou Basslam, le 24 mars 1933.
Un cessez-le feu a été ainsi décrété. Les résistants, qui ont accepté de déposer les armes, ont néanmoins posé leurs conditions, en exigeant notamment que les tribus Ait Atta soient administrées par l'un des leurs. Ce fut Assou Ou Basslam lui-même. L'honneur et la fierté des Aït Atta n'en sont que plus renforcés.
À travers cet anniversaire, célébré chaque année par le peuple marocain en général et les populations de la province d'Ouarzazate en particulier, les tribus d'Ait Atta et avec elles la famille de la résistance veulent se remémorer de l'une des victoires marocaines sur les forces coloniales.
Source: dedes-info.com
collection personnelle Michel Renard
Henry de Bournazel dans le Rif (années 1920)