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études-coloniales
8 avril 2011

affaire Henri Pouillot (Maurice Faivre)

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la villa Sesini à Alger
 

 

lettre du général Maurice Faivre

à la chaîne LCP

 

Mademoiselle,

Ne connaissant pas l'adresse courriel de Benoit Duquesne, je vous serais obligé de lui transmettre les éléments historiques ci-dessous, concernant les déclarations de Henri Pouillot.

Je ne comprends pas qu'une chaîne sérieuse comme LCP puisse faire confiance à un tel agitateur politique, affabulateur de crimes qu'il n'a pas commis.

Je possède d'autres éléments sur les affaires Audin, Sesini, Alleg, Boupacha, Ighilariz, Aissat Idir, mais la directrice des Archives de France m' a interdit de les publier (lettre du 10 avril 2003, confirmée par le CADA le 26 septembre 2003).

Je transmets ce message aux historiens avec lesquels je travaille, et au général Schmitt.

Je mets en copie le sénateur Guerry, qui connaît bien le problème des 1.700 disparus de la guerre d'Algérie.

Maurice Faivre
février 2011

 

 

Affaire Pouillot

Le témoignage des personnels de la Sécurité militaire Air (4 officiers et le Commissaire divisionnaire Lecornec), et le contrôle des personnels de l'unité 01360 font apparaître qu'en 1961, ils occupaient la villa Sesini, où le soldat du Train Pouillot n'avait pas accès. Ces cinq témoins certifient qu'ils n'ont jamais vu de torture à la villa Sesini en 1961 (1). Ce n'est que du 23 décembre 1961 au 6 mars 1962 qu'une section du 584ème BT y a séjourné. Pouillot n'y aurait donc pas passé 10 mois, il n'a pas pu se procurer de documents militaires attestant de son affectation.

La tension règnant au début de 1962 à Alger, où 20 escadrons de gendarmerie mobile et 6 CRS contrôlent la ville, laisse planer de sérieux doutes sur les arrestations, tortures et viols massifs qui se seraient déroulés dans la villa. Ni le commandement de la gendarmerie, ni la Commission de Sauvegarde n'en font état. La priorité des forces de sécurité était alors la lutte contre l’OAS.

Le général Schmitt a été condamné en première instance parce que selon le Tribunal, il a «manqué de prudence» en prétendant que Pouillot raflait des filles en ville pour les violer. Schmitt a reconnu cette erreur.  Le Tribunal estime cependant que «Schmitt a assez d’éléments pour penser que Pouillot est menteur sur certains points». Ces points sont les suivants :

- il décrit une expédition punitive du 584ème bataillon du Train qui aurait fait 400 morts le 24 juillet 1961, or il s’agissait d’une opération ordonnée et encadrée qui avait donné lieu à des escarmouches qui firent 4 blessés, dont un décéda le 25 juillet,

- 4 à 5.000 Algériens auraient été torturés en 10 mois à la villa Sesini, chiffre extravagant,

- une centaine de femmes y auraient été victimes de viols, c’est aussi extravagant.

Pouillot ne se souvient d’aucun nom de ses camarades ni de ses chefs, ce qui ne permet pas à Rotman de vérifier ses accusations, et ce qui prouve l’affabulation de Pouillot. En revanche le général Schmitt a produit deux officiers du 584ème BT (André Cousine et Hardy) qui démolissent la version de Pouillot.

Maurice Faivre

 

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Henri Pouillot

(1) Florence Aubenas, article de Libération du 16 juillet 2003.

 

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Commentaires
J
DOCUMENT SUITE<br /> <br /> Exactions hors guerre .Massacre des harkis<br /> <br /> <br /> http://combattantsafn.free.fr/page64.html
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J
En marge de l'affaire Pouillot Pour info Amnisties Algérie Mises au point (sauf érreur )Ce sont les crimes et exactions massifs et "hors guerre" aprés le 3 Juillet 62 qui posent probléme<br /> nous avons des éléments de réponse<br /> La limite de" l'amnistie réciproque" signée aux accords d 'Evian fut bien le 19 Mars 62<br /> donc pour éxactions et tortures malheureusement (et oui) de part et d'autre (y compris entre Algériens <br /> Valable aussi pour la Métropole; Assassinats de policiers et d'opposants par le FLN Répréssion "bavures" de la police Française<br /> (libération des détenus et des condamnés FLN dés le 20 Mars 62) <br /> En se souvenant que ce texte fut entériné par une large majorité en France (y compris communistes)<br /> Les "délits"suivants :OAS actions et répréssion bavures sur OAS (tortures aussi) ;exactions FLN furent amnistiés sauf érreur jusqu"au 3 juillet 62<br /> L'Amnistie "Mitterand" de 82 en réalité réhabilitation de Militaires et de fonctionnaires (recouvrement<br /> grades'décorations et pensions)compensations pour les civils eu comme limite aussi le 3 Juillet 62 date officielle de la fin de la guerre d Algérie <br /> <br /> Pour les exactions "hors guerre" en majorité coté Algérien massacre des Harkis où du 5 Juillet 62 à ORAN disparitions et meurtres de Français<br /> le Débat est ouvert s'il n'y a pas eu d'amnistie ! du moins en France (sous toutes résérves) <br /> Pour info il y a eu amnistie en Algérie des Crimes Islamistes (récent) JF PAYA
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