Publicité
études-coloniales
15 septembre 2006

bilan du Colloque international d’histoire franco-algérien (Lyon, juin 2006)


ENS_Lyon
l’École Normale supérieure Lettres et Sciences humaines, à Lyon


Bilan du

Colloque international d’histoire

franco-algérien,

Lyon, 20, 21, 22 juin 2006



coll_Meynier_vue_de_la_salle


Le colloque international d’histoire franco-algérien, organisé à Lyon par l’École Normale supérieure Lettres et Sciences humaines, sous la direction d’une équipe scientifique conduite par Frédéric Abécassis et Gilbert Meynier, s’est tenu les 20, 21 et 22 juin 2006. Il a entendu les communications de 80 chercheurs et il accueilli un public de près de 300 personnes au total. Pourquoi avoir organisé un tel colloque ?   

Dans un contexte où s’affrontent, sur le sujet sensible de l’histoire franco-algérienne, les porte-parole de groupes de mémoire adverses, et où se font jour des pressions ou injonctions d’histoires officielles des deux côtés de la Méditerranée, le colloque se proposait, pour assainir et apaiser le débat, de rendre la parole à l’histoire – une histoire critique et indépendante - c’est là un pléonasme.

Ont donc été invités surtout des historiens, français, ou autres (anglais, allemands, italiens, un hongrois, un palestinien), et algériens. En effet, seule une histoire élaborée en partenariat, et fondée sur l’échange et le dialogue international, est susceptible de fortifier sainement les relations internationales, en particulier entre l’Algérie et la France.

Le colloque a donc été conçu pour aborder la moyenne et la courte durée. Il ne s’est pas limité aux aspects politiques : il a embrassé aussi bien l’économie que les migrations, le poids des structures sociales et des mentalités, sans négliger la longue durée. Mais il a aussi parlé algerie_carte1d’histoire politique, d’histoire militaire, de la colonisation, des résistances à la colonisation, et du nationalisme algérien ; sans compter encore la culture, la littérature et l’art.

Au-delà de ce colloque, notre initiative ambitionne sur le court terme l’intensification des relations inter-méditerranéennes et, à plus long terme, d’autres objectifs concrets comme, par exemple, la conception d’ouvrages historiques, de vulgarisation et/ou de recherche conçus en partenariat franco-algérien, ou encore la constitution d’une commission mixte d’historiens algériens et français en vue de la réécriture concertée des manuels d’histoire de part et d’autre de la Méditerranée. Et, pourquoi pas, une fondation franco-algérienne pour l’histoire conçu en partenariat entre les deux pays.

Ce colloque a donc eu une double ambition de valorisation et d’impulsion de recherches. Il a entendu dresser un état du savoir sur l’histoire franco-algérienne, participer à la diffusion de connaissances avérées, et permettre l’émergence de nouvelles pistes de recherche. L’histoire franco-algérienne fait partie intégrante en France des programmes de l’enseignement secondaire. C’est la raison pour laquelle l’INRP et l’IUFM de Lyon ont été des partenaires associés à son organisation. Et parce qu’il entend laisser la démarche historienne prendre résolument le pas sur les enjeux mémoriels, il s’est aussi fait en partenariat avec le LARHRA (Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes), et avec le GREMMO de Lyon (Groupe de Recherche et d’Études sur le Maghreb et le Moyen-Orient), sans compter bien sûr le rôle moteur et déterminant de l’École normale supérieure Lettres et Sciences humaines.

Il s’est adressé au premier chef à un public d’étudiants, d’enseignants, et d’enseignants-chercheurs conviés à se retrouver dans une démarche d’ordre scientifique. Mais dans la démarche civique qui était aussi la sienne, il a concerné également le milieu associatif régional impliqué dans les questions d’immigration et d’intégration citoyenne. Outre l’implication d’organismes publics comme la Région Rhône-Alpes et, secondairement la mairie de Lyon, le colloque n’aurait pas pu avoir lieu sans le partenariat – financier ou autre - avec des associations : le CIMADE, le CARA (Cercle des Algériens en Rhône-Alpes), France-Algérie, Coup de Soleil… Une séance entière a été consacrée, le 21 juin, à une table ronde d’échanges entre les associations partenaires, le public et les historiens présents.

Le colloque, se tenant à Lyon, à l’École Normale Supérieure – Lettres et Sciences Humaines, est de nature à confirmer le rôle de Lyon comme pôle de débat, de recherche et d’enseignement, en l’occurrence dans le domaine de l’histoire franco-algérienne. Sur son site  web

http://ens-web3.ens-lsh.fr/colloques/france-algerie/

ont déjà été publiés les résumés des communications et vont être publiés les actes du colloque, en attendant la publication d’un livre. Plusieurs journaux et radios ont couvert l’événement, ainsi que FR3 et France Culture, qui lui consacre son émission du vendredi 30 juin matin, animée par Emmanuel Laurentin, «La nouvelle fabrique de l’histoire».
Nous espérons enfin que le projet de traité d’amitié franco-algérien se concrétise et que ce colloque constitue une pierre scientifique à l’édifice de réconciliation.

Gilbert Meynier

Meynier_portrait_2










Gilbert Meynier


- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
Commentaires
études-coloniales
  • Ce site édite une revue en ligne qui encourage les savoirs et les recherches consacrées à l’histoire coloniale et post-coloniale, à l'histoire des constructions mémorielles et des immigrations d’origines coloniales
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
473 abonnés
Publicité
Publicité